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11 mai 2022

Restitution LHM Contre les violences faites aux femmes au PALAIS de FERVAQUES

Ce jeudi 31 mars 2022, dans le cadre prestigieux et hautement symbolique du Palais de Fervaques, les optionnaires de théâtre de Terminale du Lycée Henri Martin ont restitué le travail amorcé l’année précédente avec la Maison de l’égalité et du droit de St Quentin, sous l’impulsion de Grégory LACAILLE, Mathilde FALORNI et Nadine LOMBARDI, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. Pendant une quarantaine de minutes, sous les yeux de plus de 400 spectateurs, totalement à vue, et à proximité d’un public placé en bifrons, les comédiens ont incarné

les situations de violences que subissent les femmes dans leur quotidien.

Les maux et les mots (âpres mais reflétant la terrible réalité) de Yann VERBURGH (HS Tragédies ordinaires), de Pierre NOTTE (L’Histoire d’une femme), de Laurent COTTEL (Et tout le tremblement), de Sophie AGUILLE (Ailleurs) de Carole THIBAUT (Avec le couteau le pain) et Stanislas COTTON (Le Petit boucher) ont résonné puissamment dans les cœurs et les esprits sous l’égide tutélaire de Nathalie YANOZ, comédienne professionnelle de la compagnie de l’Arcade.

Le spectacle met en jeu une gradation de clichés sexistes, défilé de scènes allant de l’humiliation ordinaire jusqu’au paroxysme de la haine sexiste. Un buraliste misogyne content d’asseoir son paternalisme oppressant face à une nouvelle cliente ; un libraire et l’usager d’un bus qui tentent lourdement une approche galante pour finalement insulter et agresser de manière obscène une jeune femme ; en passant par la scène de rupture qui tourne au déferlement d’injures et de rage de la part du petit ami éconduit, ne supportant pas que sa compagne puisse lui refuser quoi que ce soit et l’abandonner à sa perversion narcissique ; jusqu’à la dérive autoritaire d’un frère qui souhaite imposer le port d’un voile à la cadette de la famille après le décès de leur père ; et aussi le calvaire d’une adolescente qui préfère les lettres aux Mathématiques et vit un véritable enfer entre un père tyrannique qui la bat et une mère soumise et complice ; le récit d’un viol dans une langue très poétique qui ne fait qu’aviver l’horreur du crime ; le réveil difficile d’une femme battue, (re)prenant conscience de son incapacité à porter plainte devant la menace de mort de son tortionnaire ; une situation de harcèlement scolaire liée à un revenge porn qui aboutira au suicide de la jeune fille, victime de la cruauté de ses pairs et de la déshumanisation inhérente aux réseaux sociaux, étalage d’images dénudées volées voire truquées jusqu’à la nausée…

Dans une mise en scène épurée et dynamique, chœurs, trios, duos et monologues s’enchainent à une vitesse vertigineuse ne laissant aucun répit à l’assistance. Sous les lustres de cette salle  immense et majestueuse, les entrées et sorties des protagonistes se succèdent, de toutes parts, au plus près des spectateurs. Le public est alors saisi par des éclats de voix, des gestes forts, des

courses effrénées ou au contraire des silences et des effondrements, Nathalie YANOZ a subtilement orchestré ces jeunes comédiens qui ont clos leur prestation sur un chœur (exodos) apaisé. Derniers instants durant lesquels tous les optionnaires sont venus complimenter et encourager leurs congénères et les spectateurs dans un élan fraternel, pour une prise de conscience qu’ils  espèrent salutaire. La salle fut comble et comblée ; les élèves étaient fiers de s’inscrire dans cette lutte contre les violences faites aux femmes, dont ils sont souvent témoins, parfois victimes mais
toujours les plus fervents antagonistes.

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